DEUX ROIS

 


        L allégorie du pouvoir, de l’orgueil, et du destin. L’homme et le lion, deux maîtres, deux rois, deux figures de force… mais aussi deux figures de solitude. L’un a quitté la jungle, l’autre y demeure. Et dans ce contraste, tu dessines une philosophie du monde.

🦁👤 L’homme et le lion : deux maîtres, deux mondes

I. Le lion : souverain immobile de la jungle

      Le lion est souvent appelé roi des animaux, non pas parce qu’il est le plus fort, mais parce qu’il incarne une présence souveraine. Il ne chasse que lorsqu’il le faut. Il dort plus de 18 heures par jour. Il règne par inertie, par aura, par silence.

  • Dans la jungle, le lion n’a pas besoin de prouver sa puissance : elle est inscrite dans son corps, dans son rugissement, dans le respect qu’il inspire.

  • Sa paresse est celle du maître naturel : il ne cherche pas à transformer le monde, il l’habite.

  • Il est orgueilleux parce qu’il n’a jamais été dominé. Il ne construit rien, mais il incarne tout.

Le lion est le gardien du sauvage, le symbole du règne sans artifice, le roi qui ne quitte jamais son trône végétal.

II. L’homme : souverain inquiet du monde construit

     L’homme, lui aussi, est un maître  mais d’un autre genre. Il a quitté la jungle, bâti des villes, inventé des lois, des machines, des dieux. Il est orgueilleux, non pas de ce qu’il est, mais de ce qu’il devient.

  • Sa paresse est celle du rêveur inquiet : il veut tout, mais ne sait jamais s’il a assez.

  • Il domine la nature, mais il s’éloigne de lui-même.

  • Il est sorti de la jungle, mais il porte encore en lui le rugissement du lion  transformé en verbe, en guerre, en ambition.

L’homme est le roi du mouvement, le maître du feu, mais aussi le prisonnier de ses propres constructions.

III. Deux orgueils, deux solitudes

  • Le lion ne doute pas : il est ce qu’il est, et cela suffit.

  • L’homme doute toujours : il veut être plus, aller plus loin, conquérir ce qui lui échappe.

  • Tous deux sont orgueilleux, mais l’un est orgueilleux de son être, l’autre de son devenir.

      Et tous deux sont paresseux — non par faiblesse, mais par saturation de puissance. Ils n’ont pas besoin de courir. Le monde vient à eux.

IV. Lecture symbolique et mythologique

FigureDomaineType de pouvoirDestin
LionNature sauvagePrésence, silenceImmobile, éternel
HommeMonde construitVerbe, transformationErrant, créateur

      Dans les mythes, le lion est souvent gardien : du trône, du temple, du seuil. L’homme est voyageur, héros, faiseur de mondes.

Mais parfois, l’homme devient lion  lorsqu’il cesse de courir, lorsqu’il apprend à régner sans bruit.

     Le lion dort dans la jungle, l’homme veille dans la ville. L’un règne par silence, l’autre règne par verbe.

    Mais tous deux sont maîtres sans paix, car l’orgueil est une couronne lourde, et la paresse, une robe d’attente.


         L’orgueil est souvent perçu comme une faiblesse déguisée en force. Il pousse l’individu à se croire supérieur, à négliger l’effort, et parfois à ignorer les limites du réel. L’homme et le lion, tous deux porteurs d’un orgueil immense, incarnent deux formes de paresse : l’une animale, l’autre humaine. Pourtant, leur destin diffère profondément. Pourquoi ? Et que nous enseigne cette opposition ?

I. Le lion : orgueil naturel et paresse instinctive

  • Le lion est considéré comme le roi des animaux. Sa puissance physique lui confère une autorité incontestée dans la savane.

  • Son orgueil est instinctif : il ne doute pas de sa supériorité. Il chasse quand il le faut, mais se repose longuement, sûr que la nature lui obéit.

  • Sa paresse est liée à sa confiance en sa force. Il ne cherche pas à évoluer, à anticiper, à transformer son environnement.

  • Pourtant, cette posture le rend vulnérable : face aux changements, aux pièges, à l’homme, il est dépassé.

II. L’homme : orgueil intellectuel et paresse créative

  • L’homme, lui aussi, est orgueilleux. Mais son orgueil repose sur son intelligence, sa capacité à penser, à inventer.

  • Sa paresse n’est pas un refus d’agir, mais une volonté de déléguer l’effort : il crée des outils, des machines, des systèmes.

  • Ce type de paresse est actif : il transforme le monde pour éviter la contrainte.

  • Grâce à cette dynamique, l’homme dépasse ses limites biologiques et devient maître de son environnement.

III. Deux sorts opposés : la chute du lion, l’ascension de l’homme

  • Le lion, figé dans sa grandeur naturelle, est condamné à disparaître si son monde change.

  • L’homme, en revanche, évolue sans cesse. Son orgueil le pousse à conquérir, à dominer, parfois à détruire.

  • Mais cette ascension n’est pas sans danger : l’homme peut se perdre dans son propre excès, oublier l’humilité, et provoquer sa propre chute.

        L’homme et le lion partagent une même racine : l’orgueil. Mais l’un l’utilise pour créer, l’autre pour régner. Leur paresse, bien que similaire en apparence, révèle deux visions du monde : l’une statique, l’autre dynamique. Ce contraste nous invite à réfléchir sur notre propre rapport à l’effort, à la puissance, et à la responsabilité.


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